Méthylez-vous bien ?
La méthylation est un processus biochimique fondamental, qui a lieu dans toutes les cellules de notre corps à un rythme extrêmement rapide
Il intervient notamment dans l’activité hormonale, la fabrication des protéines de notre corps, celle de nos neurotransmetteurs, ou encore la réparation de notre ADN. Ce qui est intéressant, c’est qu’il nécessite des nutriments en provenance de notre alimentation, tant des macro que des micronutriments. Dans les micronutriments impliqués se trouvent principalement les vitamines du groupe B, surtout la B6, la B9 et la B12.
Voyons comment cette méthylation fonctionne :
L’acide aminé méthionine, un macronutriment qui provient de notre alimentation, se combine avec une molécule d’ATP, l’énergie chimique fabriquée par les mitochondries de nos cellules, pour former du SAM (S-Adénosyl-Méthionine). Le SAM cède ensuite le groupe méthyle CH3 qu’il avait reçu de la méthionine et libère la molécule d’ATP, pour former de l’homocystéine. La réaction de méthylation est un transfert, via la méthionine et le SAM, de groupes méthyles CH3 entre molécules au sein de nos cellules et tout l’enjeu est qu’elle ait lieu sans accumulation d’homocystéine, qui est dangereuse en excès. Quand tout fonctionne bien, l’homocystéine est recyclée en méthionine ou transformée en glutathion, un antioxydant.
Quand on manque de vitamines B, ce recyclage et cette transformation ne se font pas bien et il y a excès d’homocystéine. Un des effets possibles de cet excès est un manque de méthylation des gènes qui favorisent le développement des tumeurs, les oncogènes.
Savez-vous ce qui peut faire que l’on manque de vitamines B ? Une alimentation à base de produits ultra-transformés, bien sûr, mais aussi une consommation trop importante d’alcool, de tabac ou de café (le café augmente l’excrétion urinaire des vitamines B), ou encore la prise de certains médicaments. Il faut en effet savoir que, même si ce n’est pratiquement jamais indiqué dans les notices, de nombreux médicaments ont un impact sur l’absorption intestinale ou l’excrétion urinaire de nutriments, ou perturbent leur métabolisme. Il faut vraiment considérer les médicaments comme une solution de dernier recours et il est souvent bien plus efficace d’agir en amont (dans le sens de la prévention, mais aussi en curatif), par l’alimentation, ce qui permet de s’attaquer à la cause et pas uniquement aux symptômes. C’est l’essence même de la nutrithérapie. Bien entendu, on ne va pas nécessairement pouvoir guérir un cancer en modifiant son alimentation ; la médecine allopathique a sa place dans de nombreux cas. Mais, dans cet exemple du cancer, il y a toute une série de facteurs de risque sur lesquels on peut jouer via l’alimentation et, quand un cancer est avéré, on peut aussi utiliser l’alimentation pour aider à le combattre.
Bon à savoir concernant la méthylation : certains d’entre nous sommes porteurs d’une mutation génétique qui entraîne un excès d’homocystéine. Si, malgré une bonne alimentation, votre dosage sanguin d’homocystéine est supérieur à 10 micromoles par litre, il est utile de vérifier si vous êtes concerné par cette mutation du gène « MTHFR ». Si tel était le cas, vous devriez alors vous supplémenter en calcium L-methylfolate, la forme stabilisée du 5-MTHF, qui est l’enzyme codée par ce gène quand il n’est pas muté, enzyme qui intervient dans le recyclage de l’homocystéine.
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Crédit image en tête d'article à www.labclinics.com