Faut-il acheter bio ?
Oui, absolument, mais regardons pourquoi :
Les produits végétaux bio sont ceux issus de l’agriculture biologique. Pour mériter la qualification d’agriculture biologique, il ne faut aucune utilisation de produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais, désherbants, etc.), ni d’OGM. Pour les produits transformés, ils doivent être composés d’au moins 95 % (en poids) d’ingrédients bio et ne pas contenir d’autres additifs qu’une liste restreinte de 47 substances (contre environ 300 additifs autorisés pour les produits non-bio).
En ce qui concerne la viande, le bio signifie que les animaux ont été nourris avec des aliments bio et qu’aucun pesticide ou engrais n’a été utilisé sur leurs espaces extérieurs depuis au moins trois ans. D’autres garanties ont trait à la durée de l’allaitement maternel des animaux et à l’espace dont ils disposent. Si on lit le dernier Règlement européen en la matière (Règlement (UE) 2018/848 du 30 mai 2018), on se rend compte que les dispositions sont assez complexes. Le texte dit notamment « Des médicaments vétérinaires allopathiques chimiques de synthèse, y compris des antibiotiques, ne peuvent pas être utilisés à des fins de traitement préventif. Des substances destinées à stimuler la croissance ou la production (y compris les antibiotiques, les coccidiostatiques et autres auxiliaires artificiels de stimulation de la croissance), des hormones ou des substances analogues en vue de maîtriser la reproduction ou à d’autres fins (par exemple, induction ou synchronisation des chaleurs) ne peuvent pas être utilisées ». Cela veut-il dire qu’une viande labellisée bio est sans hormones et sans antibiotiques ? Sans hormones, oui, sauf les hormones naturellement présentes dans l’animal. Sans antibiotiques, pas nécessairement, car un animal malade peut être soigné, si nécessaire aux antibiotiques. De plus, il y a parfois de la triche. Rappelons aussi la présence de dioxines et de retardateurs de flamme bromés dans la viande. Mais c’est tout de même mieux que la viande non-bio.
Au vu de ce qui précède, il est clair qu’il est préférable d’acheter bio, y compris pour les légumineuses, les oléagineux, le thé, le café et le chocolat.
Concernant la préparation, les légumes et les fruits bio ne doivent être nettoyés que si nécessaire, sous le jet (pas trempés, car cela provoque la dilution des vitamines), être coupés après nettoyage et consommés avec la peau. Les légumes et les fruits non-bio doivent aussi être nettoyés sous le jet et coupés après nettoyage, mais la peau doit être ôtée (finement, pour ne pas perdre trop de vitamines).
Notons enfin qu’acheter bio n’est pas suffisant si on veut à la fois maximiser les apports nutritionnels et réduire les risques et protéger la planète. Dans l’idéal, on devrait également privilégier les achats en vrac (sans emballage), les aliments de saison et provenant de circuits courts et limiter très fortement la viande et les produits laitiers.
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Sur l'alimentation industrielle par rapport à l'alimentation naturelle : https://isabellemaesnutrition.com/alimentation-industrielle
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Photo légumes de Raul Gonzalez Escobar