Alimentation naturelle ou alimentation industrielle ?
Bien sûr, vous connaissez déjà la réponse, c’est l’alimentation naturelle qui nous permet le mieux d’être et de rester en bonne santé
Mais pourquoi exactement ? "Parce que l’alimentation industrielle est trop grasse, trop sucrée et trop salée" est la réponse qui vient le plus souvent à l’esprit. C’est vrai, mais pas que :
Trop sucré ? Oui, beaucoup d’aliments industriels contiennent trop de sucre, sous forme de sucres rapides. Même ceux qui n’ont pas un goût sucré et dans lesquels on ne s’attendrait pas à trouver du sucre ajouté. Sur l’étiquette des produits, on trouve le contenu énergétique total et sa répartition entre glucides, lipides et protides. Pour les glucides, la famille des sucres, il est indiqué non seulement le contenu total mais aussi le fameux “dont sucres”, qui sont en fait les sucres rapides. Ce sont eux qui posent problème, à cause de leur impact sur la glycémie et sur la synthèse d’insuline. J'en parle dans un autre article.
Trop salé ? Oui, le sel est un exhausteur de goût très efficace et beaucoup d’aliments industriels en contiennent, même ceux qui n’ont pas un goût salé et dans lesquels on ne s’attendrait pas à trouver du sel, comme des biscuits. C’est embêtant, car trop de sel est délétère et l’idéal est de ne pas dépasser 5 g par jour. Comme il y a déjà du sel sous forme de sodium dans les aliments naturels, cela correspond à environ maximum 2 g de sel ajouté par jour. Avec une alimentation industrielle, on est très vite au-delà de cette limite. Trop de sel peut augmenter notre tension artérielle, ce qui présente un risque cardio-vasculaire, contribue à l’acidification de l’organisme et peut abîmer l’estomac, pouvant aller jusqu’au cancer de l’estomac. Le sel contribue aussi à la prise de poids en augmentant l'absorption du glucose. Enfin, le sel met en place un cercle vicieux, car il atrophie nos papilles gustatives et il faut en pendre graduellement toujours plus pour continuer à le goûter. Un petit truc bon à savoir : le sel n’est rien d’autre que l’association de sodium (Na) et de chlore (Cl). En nutrition, trop de sodium, c’est la même chose que trop de sel. Si vous voyez « sodium » sur une étiquette, utilisez le facteur de conversion x2.5 (1 g de sodium = 2.5 g de sel) pour connaître la quantité de sel.
Trop gras ? Oui, l’alimentation industrielle est grasse, mais le problème tient surtout à ce qu’elle ne permet pas d’atteindre la bonne répartition entre les différentes types d’acides gras : les saturés, les monoinsaturés et les poly-insaturés et, au sein de ceux-ci, une répartition adéquate entre les oméga-6 et les oméga-3. Elle contient aussi des acides gras trans, qui ne sont franchement pas bénéfiques à l’organisme.
Mais ce n’est pas tout. L’alimentation industrielle contient également énormément d’additifs. Or, s’ils sont autorisés, les données scientifiques indiquent qu’il y en a largement plus qui présentent des risques que d’autres qui sont inoffensifs. L’autorisation de les utiliser fixe en général des quantités à ne pas dépasser et parfois des catégories d’aliments à exclure. Ceci étant, il est impossible de tenir le compte des quantités des différents additifs que l’on ingère avec une alimentation industrielle et les quantités maximales peuvent être facilement dépassées. Il manque aussi cruellement de données sur les effets cumulatifs des additifs et sur leurs interactions entre eux. Au vu des risques documentés ou avérés qui comprennent, selon l’additif concerné, le cancer, les mutations génétiques, la perturbation du microbiote, les allergies ou encore le fait d’être un perturbateur endocrinien. Il est bon de prendre l’habitude de lire les étiquettes et de se familiariser avec les dénominations des additifs, qui doivent être mentionnés soit sous leur numéro de nomenclature, soit sous leur nom chimique.
Enfin, et c’est le plus grand problème à mes yeux, les aliments industriels sont souvent des “calories vides” d’un point de vue nutritionnel, c’est-à-dire qu’ils ne contiennent plus ni les vitamines, ni les minéraux, ni les fibres, ni les autres nutriments nécessaires à l’organisme. Ils apportent des glucides, des protides et des lipides (et du sel), mais, souvent, ça s’arrête là. Or, aucun organisme ne peut fonctionner correctement avec uniquement des macronutriments. Et cela va de la production d’énergie en passant par le bon fonctionnement du système immunitaire ou encore la santé des os et des muscles, jusqu’à la bonne santé psychique.
Impossible de tout détailler dans cet article, mais, croyez-moi, il est impossible d’être en bonne santé avec une alimentation industrielle, même si vous essayez de compenser en prenant des compléments alimentaires. la meilleure stratégie consiste à exclure complètement les aliments (et boissons) industriels ou à n'y recourir que de manière vraiment exceptionnelle.
Pour aller plus loin, lisez aussi ces articles :
Sur les mécanismes qui interviennent dans la prise de poids : https://isabellemaesnutrition.com/prise-de-poids
Sur les moyens d'élargir la palette des aliments qui ont leur place dans une bonne alimentation : https://isabellemaesnutrition.com/aliments-oublies
Sur la compréhension et le décodage des étiquettes des produits industriels : https://isabellemaesnutrition.com/etiquettes
Voici aussi le lien vers le site de Que Choisir qui donne des informations, y compris concernant les risques de santé, sur les additifs autorisés par la législation européenne : https://www.quechoisir.org/comparatif-additifs-alimentaires-n56877/
Photo usine d'Arno Senoner