Étiquetage alimentaire, à quoi faire attention ?
Même si je ne recommande pas la consommation de produits industriels, il est important de savoir comment lire leurs étiquettes
Il y a six parties principales aux obligations de mentions sur ces étiquettes :
1. La liste des ingrédients. Ils doivent être indiqués dans l’ordre décroissant du poids au moment de la fabrication. Si l’étiquette n’indique pas la quantité ou le pourcentage que représente un ingrédient dans le produit (ce n’est pas obligatoire), ou ne l’indique que pour certains ingrédients, on sait que le premier ingrédient est d’office celui qui est le plus présent et ainsi de suite en ordre décroissant. Attention, lorsqu’un ingrédient est lui-même composé de plusieurs ingrédients, mais représente moins de 2 % du produit, le détail de ses ingrédients ne doit pas être mentionné (cela implique que du sucre ou du sel soit parfois caché dans la liste sous d’autres ingrédients tels que « chocolat » ou « margarine »).
2. Le contenu énergétique doit être indiqué, en kcal ou en kJ, au niveau du total et décomposé en graisses totales, AGS, glucides totaux, sucres, protéines et sel. En outre, s’ils représentent plus de 15 % de l’apport journalier recommandé pour les aliments ou plus de 7,5 % pour les boissons, le fabricant peut (s’il le souhaite) indiquer le contenu en AGMI, AGPI, polyols, amidon, fibres alimentaires, vitamines et minéraux. Attention, la teneur en AGMI (oméga-9), AGPI oméga-3, AGPI oméga-6, AGT, fibres, vitamines, ou minéraux n’est pas obligatoire, sauf s’ils font l’objet d’une mise en avant ou d’une allégation.
3. Les allergènes et les ingrédients susceptibles d’être l’objet d’une intolérance doivent être indiqués dans la liste des ingrédients : poissons, crustacés, mollusques, lait, œufs, arachides, gluten, soja, lupin, moutarde, sésame, céleri, oléagineux et sulfites (dans ce dernier cas, uniquement si la quantité est supérieure à un certain seuil).
4. Les additifs doivent être mentionnés, soit sous leur nom chimique, soit sous leur numéro « E ».
5. La cinquième partie des obligations recouvre ce qui a trait à des ingrédients spécifiques : ceux mis en avant, la caféine, l’alcool, les OGM, les sulfites, les polyols, l’aspartame, etc. et aux dates de consommation :
Si un ingrédient est mis en avant en mots, image ou représentation graphique, sa quantité (g, ml) doit être indiquée.
Si le produit contient de la caféine, dans une quantité qui dépasse un certain seuil, la présence de caféine doit être mentionnée. Il en va de même pour l’alcool, les OGM (au-delà de 0.9 % en poids), les sulfites et les polyols (qui peuvent avoir un effet laxatif).
La présence d’aspartame doit aussi être mise en évidence :
Avec la mention « contient de l’aspartame (source de phénylalanine) », si sa présence ne figure dans la liste des ingrédients que sous son numéro E951.
Avec la mention « contient une source de phénylalanine », si sa présence figure dans la liste des ingrédients avec le mot aspartame.
Si le produit est emballé sous atmosphère conditionnée, cela doit également être mentionné, car le gaz utilisé peut perturber les intestins.
Bien sûr, la date limite de conservation (DLC, « à consommer jusqu’au ») ou la date de durabilité minimale (DDM, « à consommer de préférence avant le ») doit également être mentionnée. Pour la DLC, consommer le produit après la date présente un risque pour la santé. Pour la DDM, le consommer après la date ne présente pas de risque pour la santé, mais le produit est susceptible de changer d’aspect ou de consistance.
6. Concernant les allégations :
Les allégations de santé sont celles qui établissent une relation entre le produit ou l’un de ses composants et la santé. Si le fabricant fait une telle allégation sur le produit, il est tenu de mentionner les groupes pour lesquels la consommation est éventuellement déconseillée et les éventuels effets négatifs d’une consommation excessive. Il doit également souligner l’importance d’une alimentation variée et équilibrée et d’un mode de vie sain.
Les allégations génériques sont autorisées sans que le produit ne doive contenir plus de 15 % de l’apport quotidien de référence de la vitamine ou du minéral concerné. Par exemple, mentionner « le calcium est nécessaire au maintien d’une ossature normale » ne nécessite pas qu’une quantité de consommation journalière normale du produit contienne plus de 120 mg de calcium.
On voit bien qu’il y a encore un peu de progrès à faire en matière de transparence et de clarté de l’étiquetage des produits alimentaires. C’est pour cela que, personnellement, j’utilise l’application Yuka quand je suis amenée à acheter un aliment industriel.
Elle est plus pertinente que le Nutriscore, qui n’a de sens que pour comparer entre eux des produits de même catégorie (il ne tient pas compte de paramètres importants tels que le degré de transformation du produit, la quantité et la fréquence de consommation, les additifs, pesticides et allergènes, le fait que les fibres soient ou non intégrées dans la matrice, etc.). En scannant le code-barres du produit avec l’application Yuka, on obtient un score de 0 à 100, avec le détail de ce qui pose éventuellement problème. L’application est indépendante de tout producteur et utilise un algorithme plus complet que le Nutriscore, qui tient compte de la présence d’additifs controversés et de la dimension bio. Elle propose aussi des alternatives avec un meilleur score au sein de la même catégorie de produits.
Pour aller plus loin, lisez aussi ces articles :
Sur les bénéfices de l'alimentation naturelle, par rapport aux denrées industrielles : https://isabellemaesnutrition.com/alimentation-industrielle
Sur les moyens d'élargir la palette des aliments qui ont leur place dans une bonne alimentation : https://isabellemaesnutrition.com/aliments-oublies