Quelle alimentation quand on est enceinte ?
La dénutrition de la future maman pendant la grossesse est à éviter, car elle entraîne un petit poids de naissance, mais surtout la programmation d’un phénotype économe chez l’enfant, qui se traduit lors de sa vie future par un plus grand stockage de graisses et un risque augmenté de diabète, d’obésité et d’hypertension artérielle. D’autres pathologies semblent également voir un risque augmenté, comme l’insuffisance rénale et les troubles du comportement. Il faut donc éviter de faire des régimes restrictifs durant la grossesse.
À l’inverse, les excès alimentaires sont également à éviter, car ils peuvent aboutir à une macrosomie, c’est-à-dire à un poids du bébé à qui excède quatre kilos. La macrosomie présente également un risque augmenté de diabète, d’obésité et d’hypertension artérielle dans la vie future de l’enfant.
Pas non plus de poisson durant la grossesse, en raison du risque de contamination aux métaux lourds.
L’alimentation de la femme enceinte doit être aussi naturelle et diversifiée que possible. Il est conseillé d’éviter le café, qui augmente le risque de fausse-couche. Il faut aussi éviter le végétalisme, qui peut entraîner d’importantes carences. Les apports en nutriments, notamment en vitamines B, magnésium, zinc, iode et fer doivent être suffisants.
En termes de complémentation, il est conseillé de se supplémenter en :
- vitamine B9 sous forme de méthylfolates naturels (5-méthyltétrahydrofolate), à commencer idéalement au moins trois mois avant la conception. Elle réduit le risque de malformation du tube neural du bébé et de troubles mentaux comme la schizophrénie).
- probiotiques, pour soigner le microbiote intestinal dont le fœtus bénéficie. Attention, il faut éviter les antibiotiques durant la grossesse, sauf évidemment si vraiment nécessaire, car cela appauvrit et déséquilibre le microbiote intestinal de la mère.
- magnésium (à une dose de 600 mg/j). Il réduit le risque de pré-éclampsie et d’éclampsie, qui peut être fatale, ainsi que celui de diabète gestationnel.
- oméga-3 DHA et EPA. Ils réduisent également le risque d’éclampsie. Attention, ne pas les prendre durant les deux derniers mois de la grossesse, car ils fluidifient le sang.
Si une déprime survient pendant la grossesse, elle peut être due à une surconsommation de vitamine B3 par le foie pour détruire les œstrogènes, ce qui entraîne une carence en sérotonine (il y a compétition pour le tryptophane entre la synthèse de sérotonine et celle de vitamine B3). Dans ce cas, une complémentation en vitamine B3 ou en tryptophane est indiquée.
Pour aller plus loin, lisez aussi ces articles :
Sur les liens entre fertilité et alimentation : https://isabellemaesnutrition.com/fertilite
Sur le choix d'un lait infantile en cas de non-allaitement : https://isabellemaesnutrition.com/laits-infantiles
Photo femme enceinte de freestocks
La grossesse est une période pendant laquelle une adaptation de l'alimentation est nécessaire
Tout d'abord, il n’y a pas de règle générale en termes d’augmentation des apports énergétiques de la future maman. Elle ne doit pas nécessairement manger pour deux, car on observe une adaptation de son métabolisme, avec une absorption de plus de calories au départ des mêmes apports. Il faut voir les choses au cas par cas, selon l’évolution de sa prise de poids et du développement du fœtus.