L'alimentation intuitive, qu'èsaquo ?

femme heureuse
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L’alimentation intuitive est une approche élaborée par deux diététiciennes américaines dans le milieu des années ’90

Il ne s’agit pas d’un régime destiné à perdre du poids, même si, en soignant le rapport conflictuel que nous avons parfois avec la nourriture – suite aux injonctions que nous recevons à son sujet ainsi qu’à propos de l’apparence physique – elle amène parfois à perdre du poids.

Cette approche consiste à fonder notre alimentation sur les signaux (faim, satiété, envies, etc.) envoyés par notre corps, et ce, sans jugement et avec bienveillance.

Elle allie assez étroitement d’autres aspects de l’hygiène de vie dans le cadre d’un respect global de notre corps. Je la conseille à toutes celles et ceux qui se sont rendus prisonniers des régimes ou sont devenus des obsessionnels de l’alimentation parfaite, jusqu’à parfois développer des troubles du comportement alimentaire. Cette approche va souvent de pair avec l’atteinte du poids de forme naturel, qui est différent d’une personne à l’autre selon son métabolisme et sa constitution. C’est le poids avec lequel on se sent bien et notre organisme fonctionne de manière optimale.

L’alimentation intuitive permet d’éviter de tomber dans ou de sortir de l’orthorexie. Il s’agit d’un trouble du comportement alimentaire qui se définit comme l’obsession de manger sainement. Elle mène la personne concernée à se déconnecter de ses sensations de faim, de satiété, de rassasiement et de plaisir pour ne plus s’alimenter qu’en fonction de considérations sur le côté sain ou non de ce qu’elle mange. Or, cela n’a pas de sens, car, hormis les aliments industriels ultra-transformés, il n’y a pas d’un côté les aliments sains et de l’autre les aliments non-sains. Il s’agit plutôt d’équilibre global et de diversité. Par exemple, inutile de supprimer le pain blanc si vous adorez ça, si par ailleurs vous avez globalement une alimentation variée et équilibrée. Inutile aussi de compter les calories, de peser les aliments et de se lancer dans des calculs savants. Il faut s’en tenir aux grandes lignes, aux grands principes et surtout au bon sens, qui permettent d’être globalement à l’équilibre.

Il est fondamental de trouver un apaisement dans notre relation avec la nourriture, d’arriver à ce qu’elle reste ou redevienne une démarche naturelle. Pour cela, j’ai trois conseils à formuler :

  • ­Le premier est d’être attentif à ce qui nous amène à manger. S’agit-il bien d’une faim à combler, ou s’agit-il d’autre chose : de nous réconforter ? De rompre l’ennui ? De suivre une prescription (comme de prendre un petit-déjeuner alors que, si cela ne tenait qu’à nous, nous nous en passerions) ? Chaque fois qu’il ne s’agit pas d’une faim à combler, il est utile d’en prendre conscience et de trouver une autre manière de répondre au besoin qui se manifeste.

  • ­Le deuxième conseil est de manger autant que possible en pleine conscience, c’est-à-dire en ne faisant rien d’autre que d’observer toutes les sensations que nous apporte chaque bouchée : la consistance, l’éventuel fondant, le goût, le mélange des goûts, l’éventuel croquant, les éventuels sons, tous les ressentis. Notre organisme sait, il est tout à fait à même de nous informer, si nous l’écoutons, de ce qui est bon ou moins bon pour nous, du fait que nous avons encore faim ou sommes rassasiés.

  • ­Le troisième conseil est de suivre ses envies. Vous avez envie de sucre ? Allez-y, prenez un gâteau ou un biscuit, ou une autre douceur qui vous fait plaisir. Simplement, vous savez et vous avez la capacité de ressentir (et donc vous pouvez adapter vos choix en conséquence), que telle sucrerie a une meilleure valeur nutritive que telle autre. Faites le test : si vous mangez en pleine conscience une barre chocolatée qui n’a aucune valeur nutritive, vous le sentirez et votre désir ne sera pas assouvi.

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Photo femme de Pablo Merchán Montes