Cancer et alimentation : facteurs de risque
Il existe des facteurs génétiques dans l’apparition de certains cancers,
contre lesquels on ne peut encore rien à l’heure actuelle, hormis avoir une bonne alimentation pour réduire le risque que ces oncogènes ne s’expriment. Le stress (qui élève le cortisol, inflammatoire), la sédentarité et le manque de sommeil (qui sont défavorables notamment à l’immunité), les états inflammatoires quelle qu’en soit la cause et l’exposition à des substances toxiques (dont celles provenant du tabac) jouent également un rôle.
La mauvaise alimentation intervient directement ou en accentuant l’effet de ces facteurs. À contrario, la bonne alimentation peut aider à les contrer. Citons Colin Campbell : « Les faits sont assez probants à l’heure actuelle pour que les médecins tiennent enfin compte du potentiel que représente un changement d’habitudes alimentaires dans la prévention et le traitement du cancer ».
Examinons donc les principaux liens entre cancer et alimentation :
L’obésité entraîne de l’inflammation, ce qui entraîne la production de plus d’espèces réactives de l’oxygène pour la combattre. Avoir plus d’espèces réactives de l’oxygène entraîne plus de dégâts à l’ADN avec, dans certains cas, une surexpression des gènes cancérigènes ou une sous-expression des gènes suppresseurs de tumeurs (ce mécanisme intervient aussi dans les autres facteurs, alimentaires ou non, qui génèrent un stress oxydant). De plus, le tissu graisseux stocke plus facilement les hormones, dont les œstrogènes, ce qui augmente le risque de cancers hormono-dépendants.
La consommation excessive de sucres rapides entraîne, tout comme l’obésité, plus d’inflammation, avec les conséquences décrites au point précédent. On sait aussi que les cellules cancéreuses utilisent principalement les sucres rapides pour leur croissance.
Le diabète : une corrélation entre diabète et cancer a été établie, mais il n’est pas clair si le diabète provoque le cancer ou si les deux maladies ont, dans ce cas, comme origine commune une consommation excessive de sucres rapides. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a chez les diabétiques une incidence accrue de certains cancers, notamment pancréatique, hépatique, colorectal, mammaire, des voies urinaires, ainsi que de l’endomètre.
La consommation importante de lait amène des œstrogènes, ce qui augmente le risque de cancers hormono-dépendants.
La consommation importante de viande rouge augmente le risque de cancer, en raison de la présence de nitrites, de cuissons agressives, ou de phénomènes de putréfaction, tous cancérigènes.
La consommation importante d’alcool entraîne, d’une part, un taux d’œstrogènes plus élevé, avec un risque accru de cancers hormono-dépendants et, d’autre part, une hypométhylation de l’ADN, pouvant notamment mener à une surexpression des gènes qui favorisent le développement de tumeurs, en particulier de la bouche, du pharynx, de l’œsophage, de l’estomac, du foie et colorectal.
La consommation importante de sel, notamment via les plats industriels, peut favoriser le cancer de l’estomac, via l’altération de sa muqueuse.
La consommation de fruits, légumes, légumineuses, ou céréales contenant des moisissures augmente aussi le risque de cancer, car elles contiennent de l’aflatoxine, qui est cancérigène (cancer du foie). Bien sûr, on peut dans de nombreux cas voir la présence de moisissures et les éviter, mais attention aux jus artisanaux n’ayant pas subi de stérilisation à haute température, au thé en sachet, au vin, au beurre de cacahuètes, etc. À noter que l’effet de l’aflatoxine peut être contré par la curcumine.
Des additifs contenus dans certains aliments industriels sont cancérigènes.
Les perturbateurs endocriniens peuvent entraîner des cancers hormono-dépendants. Ils comprennent notamment les pesticides présents dans les aliments non-bio, l’eau du robinet, les phtalates de certains emballages et ustensiles, les alkyphénols de certains emballages et le bisphénol A de certains emballages, des canettes et des pots de yaourt. Voir le chapitre relatif aux toxiques.
Les nanoparticules, notamment d’argent et de titane sont cancérigènes. On trouve des nanoparticules de titane par exemple dans les bouteilles en plastique et des nanoparticules d’argent par exemple dans les cotons placés sous les viandes et les poissons en barquette.
L’utilisation de poêles antiadhésives peut être cancérigène, même celles qui ne sont pas abîmées.
Les modes de cuisson agressifs peuvent produire des composés cancérigènes comme expliqué dans le chapitre relatif aux toxiques. Si on ne peut les éviter, je conseille d’accompagner les produits cuits intensément d’une grande quantité d’antioxydants, comme des légumes crus, des épices, de l’ail, etc.
À l’inverse, il a été observé que l’incidence du cancer diminue avec une consommation plus importante de légumes, de fruits, de légumineuses et d’oléagineux (antioxydants, fibres), de certains aliments comme le thé vert, l’ail et le curcuma (antioxydants, anti-inflammatoires), d’oméga-3 (anti-inflammatoires), etc. La consommation de tout ce qui favorise la détoxification hépatique est également corrélée avec une incidence plus faible de cancer.
Pour aller plus loin, lisez aussi ces articles :
Sur l'importance des modes et des ustensiles de cuisson : https://isabellemaesnutrition.com/modes-ustensiles-cuisson
Sur les bénéfices de l'alimentation naturelle, par rapport aux denrées industrielles : https://isabellemaesnutrition.com/alimentation-industrielle
Sur l'oxydation et la glycation : https://isabellemaesnutrition.com/oxydation-glycation
Article du médecin nutritionniste le Dr D'Oro en Suisse : https://www.lanutrition-sante.ch/approche-holistique-du-cancer-partie-1-diete-anti-cancer-jeune-et-detoxification/. Il y met l'accent sur les facteurs de risque de nature alimentaire, dont une alimentation riche en sucres, sur l'importance de la détoxification hépatique, sur l'effet bénéfique du jeûne et sur les risques liés aux produits chimiques - dans les différentes sphères de la vie, pas uniquement dans l'alimentation
2ème partie de l'article du Dr D'Oro : https://www.lanutrition-sante.ch/approche-holistique-du-cancer-partie-2-soutenir-le-microbiote-et-renforcer-son-immunite/. Il y parle de l'importance de protéger son microbiote intestinal, de renforcer son système immunitaire et d'éviter les toxiques. Je ne suis pas nécessairement alignée avec tout ce qu'il préconise pour ce faire, mais bien sur l'importance de ces aspects
3ème partie de l'article du Dr D'Oro : https://www.lanutrition-sante.ch/approche-holistique-du-cancer-partie-3-calmer-linflammation-et-le-stress-oxydatif/. Il y parle de l'importance d'une alimentation anti-inflammatoire. Attention, je déconseille absolument la prise de compléments alimentaires d'antioxydants durant les phases de traitement, pour ne pas en diminuer l'efficacité, mais je suis tout à fait d'accord avec les bénéfices d'une alimentation antioxydante, y compris durant les phases de traitement
4ème partie de l'article du Dr D'Oro: https://www.lanutrition-sante.ch/approche-holistique-du-cancer-partie-4-controler-la-propagation-du-cancer-et-equilibrer-ses-hormones/. Il y parle de l'importance d'une alimentation pauvre en sucres pour éviter les métastases, celle de l'hydratation, celle de l'exercice physique, du danger d'un excès de cuivre, de celui tant d'un excès que d'un déficit en fer. Il parle également du catabolisme (destruction) des œstrogènes et de l'importance d'éviter les perturbateurs endocriniens. Concernant ses autres recommandations, je ne vais pas aussi loin que de recommander la diète cétogène avec éviction également des céréales et des légumineuses et je n'ai pas d'opinion sur l'oxygénation hyperbare
5ème partie de l'article du Dr d'Oro : https://www.lanutrition-sante.ch/approche-holistique-du-cancer-partie-5-gerer-son-stress-et-transformer-ses-emotions-negatives-en-forces-positives/. Il y parle de l'importance des aspects psychiques (gestion du stress, gestion du sommeil) en relation avec le cancer. Je ne suis pas nécessairement d'accord avec la prise de certains aliments en particulier pour soutenir ses surrénales et gérer la synthèse de cortisol, car je crois plus en les vertus d'une alimentation saine et équilibrée. Je trouve par contre très juste ce qu'il dit sur les sentiments d'impuissance et de peur et sur leurs antidotes, l'engagement et l'amour
6ème et dernière partie de l'article du Dr D'Oro : https://www.lanutrition-sante.ch/approche-holistique-du-cancer-partie-6-recommandations-pratiques-et-exemple-de-prise-en-charge/, mais il s'agit de la marche à suivre pour mettre en place un régime cétogène, régime que je trouve trop extrême - voir mon article sur les régimes : https://isabellemaesnutrition.com/regimes
Photo celllules cancéreuses du National Cancer Institute