Oxydation ou glycation ? Mon cœur balance

cuisson au barbecue
cuisson au barbecue

Il entraîne par exemple une rigidification des membranes artérielles, qui peut favoriser des pathologies cardiovasculaires ; la glycation des tissus du pancréas peut conduire à la résistance à l’insuline ; celle des tissus de la peau favorise la formation de rides ; celle des membranes oculaires favorise la cataracte et la dégénérescence maculaire ; etc. La bonne alimentation est la meilleure protection contre la glycation, aux côté d'une hydratation suffisante et de l’exercice physique régulier.

L’oxydation est un phénomène déjà plus connu. Vous savez par exemple que l’exposition aux rayons ultraviolets oxydifie notre peau, contribuant à sa perte d’élasticité. Et vous connaissez l’existence de molécules antioxydantes. Mais savez-vous en quelle occasion notre organisme est le plus exposé à l’oxydation ? Tout simplement quand nous respirons, c’est-à-dire tout le temps :( Pour le comprendre, intéressons-nous à ce qu’on appelle la respiration cellulaire :

Sous l’effet de l’oxygène que nous respirons, le glucose, issu de la digestion des glucides, est transformé en pyruvate dans le cytosol de nos cellules. Ensuite, le pyruvate est transformé en acétyl-CoA (acétyle cofacteur A ou "groupe acétyle") à l’intérieur des mitochondries de ces cellules (de petites structures qui font office de centrales énergétiques). À noter que l’acétyl-CoA peut également provenir de l’oxydation des lipides ou des protides. En troisième étape intervient le "cycle de Krebs" : l’acétyl-CoA est oxydé en NADH2 et FADH2, des molécules appelées nicotinamide et flavine adénine dinucléotide. La quatrième et dernière étape est la transformation du NADH2 et FADH2 en molécules d’ATP (adénosine triphosphate), en eau, en dioxyde de carbone (CO2) et en espèces réactives de l’oxygène. C’est l’ATP qui sert d’énergie à notre organisme :

© VectorMine/stock.adobe.com

Le problème potentiel, c’est la production, au cours de la dernière étape, de molécules réactives de l’oxygène, c’est-à-dire d’oxydants. Ces molécules contiennent de l’oxygène et sont instables, car il leur manque un électron. Pour se stabiliser, elles prennent un électron à une molécule voisine, la rendant instable. À son tour, cette molécule prend un électron à une molécule voisine, etc. Il se produit une chaîne d’oxydation, qui ne peut être arrêtée que par une molécule qui reste stable même avec un électron manquant : un antioxydant.

L’oxydation est un phénomène chimique nécessaire. Sans oxydation, pas de production d’énergie comme nous venons de le voir et pas non plus d’oxydation des agents pathogènes par notre système immunitaire, ni de maturation des ovocytes de la femme pour rendre possible la reproduction. Beaucoup de choses favorables à notre organisme nécessitent une oxydation. Le problème survient quand il y a trop d’oxydants par rapport aux antioxydants. Cela peut provenir d’une mauvaise alimentation, de l’inflammation inhérente à l’état d’obésité, de la pollution atmosphérique, des UV, de l’alcool, du tabac, de la prise de certains médicaments, du manque d’exercice ou à l’inverse du sport intense, etc. Quand ce phénomène dit de « stress oxydant » est présent, il se produit des dégâts parfois irréversibles. Ainsi, un excès d’oxydation de notre ADN peut produire des mutations de cet ADN, qui peuvent notamment mener à des cancers. Un excès d’oxydation des protéines de notre corps peut mener à des modifications fonctionnelles dans notre organisme, débouchant sur des maladies dégénératives, comme l’arthrite rhumatoïde. Et un excès d’oxydation des lipides de notre corps peut déboucher sur des maladies cardiovasculaires, notamment via la formation de cholestérol oxydé qui entraîne de l’inflammation au niveau des vaisseaux et des artères.

Très important : faut-il dès lors prendre, en plus de son alimentation, des compléments d’antioxydants ? Eh bien, la réponse est non ! En effet, tout antioxydant devient oxydant s’il n’est pas régénéré rapidement dans sa forme initiale. De plus, prendre trop d’antioxydants empêche l’organisme d’en produire, de s’adapter au stress oxydant et de se renforcer. Il est bien mieux de prendre les antioxydants à la source, dans notre alimentation, où la nature fait bien les choses pour que les différentes réactions s’équilibrent au mieux. Inutile de se fixer sur quelques aliments réputés sains ; c'est une alimentation naturelle et diversifiée qui est globalement saine.

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Photo BBQ de Z Grills Australia

En vérité, mon cœur n’aime ni l’une, ni l’autre.

De quoi s’agit-il ? De deux phénomènes qui accélèrent notre vieillissement et favorisent l’émergence de diverses pathologies.

Commençons par le moins connu des deux, la glycation. Peut-être avez-vous déjà entendu parler d’hémoglobine glyquée, une mesure que l’on peut effectuer par analyse sanguine ? La glycation est en fait la fixation de sucres sur des protéines. Ce phénomène, qui se produit dans l'organisme quand on ingère des protéines glyquées suite à un processus thermique ou qu’on consomme trop de sucres rapides, rigidifie les protéines de notre corps, qui constituent la plupart de nos tissus.

énergétique cellulaire
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