Le foie, organe malmené
Le foie est un organe central dans l’alimentation car il reçoit, via le sang, les nutriments qui ont passé la barrière intestinale et les remet en circulation dans l’organisme
Il gère aussi le déstockage du sucre, stocke certaines vitamines et certains minéraux en vue de les relâcher quand ils sont nécessaires, élimine les toxiques et participe au système immunitaire et à la synthèse de la plupart des protéines du corps.
Notre alimentation occidentale moderne est très exigeante pour notre foie. Notre organisme n’a pas été conçu pour éliminer autant de « polluants » que nous en ingérons et synthétisons aujourd’hui. Il faut éviter de surcharger notre foie avec du fructose, de l’alcool, des sucres rapides, des additifs, des médicaments et autres. Une des pathologies qui peut toucher le foie est la stéatose hépatique, une accumulation anormale de graisse. Elle peut résulter d’une consommation excessive de sucres rapides (éventuellement sous forme d’alcool) et/ou de graisses, souvent combinée à un manque d’activité physique, ainsi que de glycation des protéines.
Parmi les toxiques que le foie élimine quand il n’est pas stéatosé et fonctionne normalement, on trouve non seulement des substances étrangères à l’organisme comme des additifs, des métaux lourds, des molécules médicamenteuses, l’aflatoxine des moisissures des végétaux ou encore les hydrocarbures générés par les fumaisons et les grillades, mais aussi des toxines produites par les bactéries intestinales et des substances synthétisées par l’organisme lui-même : des hormones, des cytokines, des neurotransmetteurs, etc.
Le foie procède à la détoxification en trois étapes : fonctionnalisation, conjugaison et élimination :
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La première étape, de fonctionnalisation, fait appel à des enzymes et permet de transformer les composés toxiques en d’autres substances, par différents processus (hydroxylation, oxydation, réduction ou encore hydrolysation) soutenus par les antioxydants, les vitamines B2, B3, B6, B9 et B12 et les minéraux chrome, cobalt, cuivre, magnésium, manganèse, molybdène et zinc. La production des enzymes est également soutenue par des nutriments. Cette transformation génère des radicaux libres et des métabolites intermédiaires qui sont souvent plus toxiques que les composés de départ et doivent donc être rapidement neutralisées.
La deuxième étape, de conjugaison, fait aussi appel à des enzymes et consiste en l’association des métabolites issues de la première étape avec d’autres molécules, afin de les neutraliser. On distingue pas moins de sept types de molécules de conjugaison : 1) l’acide glucoronique, provenant du glucose et qui permet d’éliminer des métabolites cancérigènes, 2) le glutathion, qui permet également d’éliminer des métabolites cancérigènes, 3) les sulfates, 4) les groupes méthyles CH3, 5) les groupes acétyles CH3CO, 6) l’acide aminé glycine et 7) l’acide aminé taurine. Cette association est soutenue par les vitamines B2, B3, B6, B9 et B12 et par les minéraux chrome, cobalt, cuivre, magnésium, manganèse, molybdène, sélénium, soufre et zinc. Pour simplifier, sont particulièrement favorables : l’ail, les artichauts, les carottes, le céleri, les choux, le curcuma, les œufs, les oignons, les pommes de terre, le romarin et le thé.
La troisième étape, d’élimination, fait intervenir une protéine, la p-glycoprotéine, qui transporte les substances neutralisées vers les reins ou permet leur utilisation pour la production de bile.
Si la détoxification ne fonctionne pas bien, parce qu’il manque de certains nutriments ou que le foie est endommagé, l’organisme va essayer d’évacuer les substances toxiques autrement, notamment par la peau (=> urticaire, eczéma, etc.) ou les mucus respiratoires (=> asthme, sinusite, etc.). Il vaut alors mieux le laisser faire. En effet, si on prend par exemple des corticoïdes pour contrer ces symptômes, l’organisme doit alors stocker les substances toxiques dans les adipocytes et dans les articulations, provoquant des inflammations.
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Dessin foie de Julien Tromeur
